A l’angle de la rue de l’église et de la rue principale se trouve l’établissement de Marie-France Buron tenancière du bar-restaurant Le Commerce depuis trente huit ans. Lieu de rencontre, repas de familles, banquets associatifs où le samedi 14 mars au soir, le couperet est tombé. Une autre punition vient se greffer à l’activité de la restauratrice avec l’interdiction d’installer son manège carré le jour du marché hebdomadaire du mardi qui pourtant est rouvert. Une période de confinement marquée au début par des nuits sans dormir et une sortie au même point avec toujours la même question à quand le droit d’ouvrir. Même Juliette la chienne est perturbée et ne cesse d’aller à cette fameuse porte bleue où en temps normal dès que la sonnette annonce l’entrée d’un client, la patronne sait si c’est un habitué ou pas. Du jamais vu en pratiquement quarante ans d’activité. En janvier 1982, le jeune couple marié d’à peine six mois s’installe en reprenant le commerce de Mme Bouquin. Salariés tous les deux chez Joël et Catherine à La Promenade au Poinçonnet, ils aspirent à voler de leurs propres ailes et se font rapidement une clientèle. Au fur et à mesure des années, André reprend une activité extérieure et Marie-France gère son affaire toujours soucieuse de répondre au mieux au besoin de la clientèle. Après avoir réaménagé sa salle de bar et sa petite salle de restaurant, les derniers travaux ont consisté à l’agencement de la grande salle de réception d’une capacité de quatre vingt dix personnes. Restauration intérieure, isolation, climatisation et cuisine entièrement équipée avec chambre froide à proximité. En parallèle de son restaurant, Marie-France Buron est aussi une figure sur le marché de Saint-Août car tous les mardis sans exception, elle donne rendez-vous place Jean Gaillat autour de son manège carré. Oui au marché, oui à tout commerçant mais non au manège carré et aux bars. Quand le mardi matin, les rues ont repris de la couleur avec des étals ouverts toute activité confondue, que la place Jean Gaillat a retrouvé ses accouveurs pour le bonheur des éleveurs, il est difficile de se consoler quand on pense que le marché de Saint-Août c’est avant-tout un lieu de convivialité où on aime se retrouver autour d’un verre ou d’un café au manège carré, au Gallia ou à la Croix Blanche. En attendant des jours meilleurs, elle profite de ces trois petits-enfants.
Bar-restaurant Le Commerce, tél. 02.54.36.28.03.
Marie-France et Juliette attendent désespérement que la porte s’ouvre.
En présence de Michèle Selleron, conseillère départementale, Roland de Vassoigne et Patrick Padellec, respectivement militaires retraités et Philippe Guillon, porte-drapeau de l’UNC-AFN-Soldats de France section Saint-Août, l’hommage a été rendu dans la tradition. Dépôt de gerbe d’abord, minute de silence ensuite suivie de la Marseillaise puis lecture par M. le Maire du message du président de la république. De part et d’autres des coins de rues, des aygulfins étaient à leur porte pour assister de loin bien sûr à cette cérémonie où en temps normal, ils auraient été là. Un rendez-vous qu’on n’est pas prêt d’oublier et que là aussi le Covid 19 a marqué son empreinte.
